
LOME : Une coalition d'ONG internationales pour la défense des droits de l'Homme a invité mardi le gouvernement togolais à veiller à la création d'une commission vérité et réconciliation "efficace" afin que "justice soit faite".
Le président Faure Gnassingbé a lancé le 15 avril des consultations en vue de la création d'une commission "vérité, justice et réconciliation" sur les violences à caractère politique au Togo.
Selon un communiqué d'Amnesty International reçu par l'AFP, la coalition d'ONG, parmi lesquelles, outre Amnesty, figure le Secours catholique Caritas France, "salue l'ouverture de ces consultations" comme "une avancée décisive dans la lutte contre l'impunité".
Ces ONG appellent les autorités à veiller à ce que ce processus permette l'établissement d'une "commission vérité efficace qui puisse garantir que la vérité soit établie, que justice soit faite et que toutes les victimes reçoivent réparation".
Mais "une commission vérité ne peut se substituer à un processus judiciaire visant à établir la responsabilité pénale individuelle et doit venir en complément de celui des juridictions nationales", souligne le communiqué.
Pour ces ONG, "la Commission ne doit pas, notamment, retarder l'examen par la justice togolaise des plaintes qui ont été déposées, notamment par les victimes des violences politiques de 2005 qui, à ce jour, attendent toujours d'être instruites".
Initiée par le bureau du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme au Togo, les consultations devant aboutir à la création de cette commission sont menées par un comité de pilotage composé de représentants du gouvernement et de la société civile, des membres de la commission nationale des droits de l'homme, ainsi que des représentants des Nations unies.
Les acteurs politiques avaient signé en août 2006 un accord prévoyant notamment la création de cette commission.
Les élections des dernières années ont toujours fait l'objet de vives contestations suivies de vagues de violences, notamment lors de la présidentielle d'avril 2005, au lendemain du décès du général Gnassingbé Eyadéma après 38 ans de pouvoir. Des manifestations avaient été durement réprimées.
Le pouvoir n'a jamais donné de bilan officiel, tandis que les estimations varient de 105 morts selon une association proche du pouvoir à 811 selon l'opposition.
Selon un rapport de l'ONU, ces violences ont fait "entre 400 et 500 morts".